Fabio Celestini : "Je veux un FC Sion qui transmette quelque chose"

Le FC Sion met fin aujourd’hui à ses 10 jours passés sous le soleil d’Estepona. Les Valaisans regagneront le Valais dans la soirée après un bon travail réalisé en bénéficiant d’infrastructures idéales. L’heure est donc au bilan sur ce camp de préparation pour Fabio Celestini, qui évoque aussi le retour du championnat et l’état de Mario Balotelli. Interview.

Quel bilan peut-on tirer de ce camp de préparation en Espagne ?

Les conditions ont été magnifiques. La météo a été de la partie. Tout ce que le club nous a mis à disposition a été parfait. Nous avons pu travailler dans des conditions parfaites. Aujourd’hui, comme je l’avais déjà dit pour le camp à la Vallée de Joux, il était aussi important de pouvoir avoir une vraie dynamique de performance et de travail. C’est ce qu’on essaye de mettre en place tous les jours. Tout ça va prendre un petit peu de temps. Le bilan est positif, même si j’aimerais être encore plus en avance sur ce qui est football. Le football, ça va venir, mais je cherchais aussi un état d’esprit. C’est bien aussi de finir le camp sur une victoire même si ce n’est pas le plus important dans les matchs amicaux. On gagne le match, on n’encaisse pas de but et on livre une performance solide. C’est intéressant.

Entre le premier match amical contre Thoune et celui d’aujourd’hui, tu vois une réelle progression dans tes principes de jeu ?

Oui, dans tous les principes. Contre Thoune, je n’avais pas demandé beaucoup de choses. Mais face à Jablonec, nous avons quasiment fait une préparation d’une rencontre de Super League. Mon exigence par rapport au dernier match était logiquement plus élevée que par rapport à celui de Thoune. On a été crescendo dans l’exigence. Il y a une réelle progression, surtout dans l’état d’esprit. En termes de principes, c’est évidemment mieux en les travaillant depuis plusieurs semaines maintenant. Dans les transitions, c’était beaucoup mieux. On a vu une équipe qui jouait beaucoup plus souvent ensemble et qui voulait récupérer le ballon le plus vite possible. Contre Thoune et Stuttgart, nous jouions un petit moment ensemble avant de se désunir complètement. Dans ce dernier match, l’équipe avait envie de faire les choses bien face à un adversaire quand même solide. J’ai été content de ce que proposaient les garçons.

Quels seront les points à améliorer encore d’ici dimanche prochain ?

Il nous reste qu’une semaine. On ne pourra pas améliorer tout ce que j’aimerais. On va surtout travailler sur le fait qu’on rentre dans la compétition. Au-delà de la technique ou de la tactique, il faudra avoir un vrai état d’esprit. Le même que celui que j’ai vu hier avec cette envie de pas prendre de but et d’aller chercher l’adversaire. Je veux surtout un FC Sion qui transmette quelque chose. On va le travailler sur la semaine qu’il nous reste. Mais oui, je veux déjà un FC Sion qui transmette quelque chose à ses supporters. Après, les résultats ont plusieurs lectures, mais surtout je veux que le public de Tourbillon voie une équipe qui veut bien faire en proposant un jeu intéressant. Ce ne sera sûrement pas parfait, mais je suis convaincu qu’on va faire une bonne performance.

Tu connais bien Tourbillon en tant qu’adversaire. Tu le découvriras pour la première fois comme membre du FC Sion dimanche prochain. Impatient ?

Oui, impatient. J’ai joué à Lausanne en tant que joueur, mais l’engouement était compliqué. À la Pontaise, la piste d’athlétisme n’aidait pas. Comme entraîneur, j’ai fait également Lausanne et c’était toujours aussi compliqué. Ensuite, à Lugano, il y avait de nouveau cette piste d’athlétisme et un engouement difficile à avoir. En revanche, à Lucerne c’était vraiment bien. On sentait réellement qu’on jouait à la maison et ça change beaucoup de choses, c’est un autre football. Je sais qu’à Tourbillon je vais retrouver ce sentiment. Je l’ai vécu en tant qu’adversaire mais maintenant je me réjouis de donner du plaisir aux supporters du FC Sion. J’espère avoir le même succès que j’ai obtenu à Lucerne avec la Coupe ou à Lugano avec la qualification européenne. Gagner quelque chose au FC Sion, tout le monde me dit que c’est fantastique. J’ai envie de le vivre et d’offrir toutes ces émotions à ce public, au club, aux joueurs et à moi-même.

Pour le premier match, il y aura trois joueurs suspendus. Est-ce que cela a changé quelque chose dans ta préparation ?

C’est surtout compliqué pour les joueurs. Quand tu es en préparation, tu as envie de te battre pour avoir ta place. Là, ils ne peuvent pas. Dans les matchs amicaux, c’est aussi compliqué. Aujourd’hui, Saintini, Balotelli et Baltazar n’ont pas commencé de matchs amicaux. À la fin, quand tu t’entraînes c’est pour jouer et là tu sais que tu ne pourras pas. J’ai un effectif assez grand pour gérer tout ça.

Mario Balotelli a peu joué dans les matchs. Il manquera aussi le premier match. Où en est-il dans sa préparation ?

Il ne faut pas se mentir. Mario a encore du retard dans la préparation. Mais ce que je vois depuis le début de ce camp, c’est qu’il a envie de bien faire. Je pense que si on arrive à avoir Mario Balotelli dans des bonnes conditions physiques et l’envie de jouer, on est la seule équipe de Super League à avoir un tel joueur. Au-delà du challenge et des objectifs du club, ce sera important d’avoir ce challenge-là également. Tout est dans les mains de Mario. On sait que si lui se propose de performer, je pense qu’il n’y a pas de discussions s’il doit jouer ou pas. Mais en premier il faut qu’il se mette en place physiquement. La Super League est un championnat avec beaucoup d’intensité. S’il n’y a pas d’intensité, c’est compliqué malgré tout le talent qu’on peut avoir. Mais il commence à bien travailler et à participer à la totalité des entraînements. Je me réjouis de ces prochaines semaines pour le voir intégrer l’équipe.

S’il doit jouer, à quelle place est-il le plus à l’aise selon toi ?

Je dois voir son état physique. Aujourd’hui, j’entraîne le FC Sion et Mario fait partie de cet effectif. C’est à moi de trouver les meilleurs équilibres. On sait la qualité technique qu’il peut avoir, mais on sait aussi qu’on perd peut-être quelque chose défensivement. Je dois trouver le juste équilibre pour l’équipe. Le jour où il sera vraiment au point, je pense qu’on va lui trouver une position sans aucun problème et on en discutera même plus.