Sur les cent ans d'histoire du foot en ville de Sion, le stade de Tourbillon recouvre la seconde moitié. C'est dire que cet emplacement est le plus riche de tradition footballistique. C'est là que s'est opéré le "miracle", la transmutation qui restera dans les brumes de l'histoire, entre un sport loisir nécessaire à une petite ville et destiné au plus grand nombre, et un sport d'élite porteur de hautes destinées.
Dans les limbes de son passé historique, le foot n'a cessé de voyager autour d'une ville en expansion continue. Parti du verger en pente sous la Place du Midi, il a goûté les pavés de la Planta avant de descendre à l'usine à gaz, de fouler le terrain sablonneux des Iles et de jouir du luxe discutable du marais de Chandoline. C'est en 1927 que l'on va inaugurer le Parc des Sports. Flatteuse dénomination pour cet ancien dépotoir que l'on a dû recouvrir de terre végétale, "de l'autre côté du Rhône" et du pont Saint-Marguerite. On y vivra longtemps, une suite épique de tribunes provisoires, de tubulaires branlants et des vestiaires précaires qui fait encore l'émotion des pionniers.
C'est là que la spirale Ville-club s'enclenche et elle ne s'arrêtera plus, selon le mécanisme encore en vigueur: le club joue et se développe en même temps que la ville explose, à l'instar de ses infrastructures sportives. L'histoire s'accélère dès 1957 avec la promotion du club en ligue nationale B. On déménage à Vissigen où le conseil communal prend la décision héroïque d'acquérir 36000m2 qui deviendront le centre névralgique des équipements footballistiques sédunois. On est alors en 1960 et le premier devis d'un stade avec gradins tubulaires et éclairage est alors estimé à 1,6 million de francs, gros chiffre pour l'époque. L'urgence de passer aux actes ne se discute pas: le FC Sion est entré au cénacle du ballon rond, la Ligue nationale A.
Encore faut-il mettre cela en musique, sur le plan politique et juridique. Constitution d'une "Coopérative de Vissigen" qui sera l'interlocuteur de la Ville et est mise au bénéfice d'un droit de superficie sur les 45000m2 laborieusement rassemblés en une seule parcelle. C'est cette coopérative animée par une brochette de pionniers et l'enthousiasme mobilisateur qui sera à la base de la création de Tourbillon. Le scénario est classique: le courage et l'enthousiasme de quelques-uns permettent le départ, puis le succès populaire génère des infrastructures trop coûteuses pour des privés, enfin la Ville assume l'ardoise finale.
Cependant on continue de jouer au Parc des Sports où l'on est littéralement talonné par les injonctions de la Ligue nationale pour la mise aux nouvelles normes de l'éclairage, notamment. Cette période intermédiaire est fébrile sur le plan des décisions politiques: tout le montage entre commune et coopérative pour ce qui touche au droit de superficie et au cautionnement dois passer par le conseil général. Large débat en ville pour aboutir à une autorisation de construire en 1965 sur la base du devis de 1,6 mio de francs. Le Sport-Toto, avec la garantie de l'Etat, vient aider au démarrage. La mise en chantier a lieu en 1966, avec l'adoption d'une nouvelle appellation. C'est la naissance du stade de Tourbillon qui sera inauguré le 11 août 1968 (photo ci-contre match d'inauguration).
A peine évaporés les flonflons de la fête qu'il faut payer son tribut à une gueule de bois en forme de dépassement, de 600000 francs, du crédit de construction. Cautionnement supplémentaire, clauses additionnelles, rebelote avec le Sport-Toto, tour de table entre Coopérative, Ville et Etat, on navigue ainsi sur des eaux incertaines jusqu'en 1972, année qui voit la dissolution de la Coopérative et la reprise de ses passifs par la Ville. C'est la fin du partenariat public-privé sur les infrastructures qui passent en propriété de la Ville.
Dès lors, l'exploitation du stade se négocie avec le FC Sion. Et nous voilà repartis pour de nouvelles aventures avec les projets de transformations qui vont se succéder avec une belle continuité. Mise aux normes LN, sécurité, gradins, vestiaires, éclairage, presse, le stade érigé en 1968 est en continuelle transformation, avec intervention des finances communales à chaque étape.
Cette perfusion va prendre un nouveau développement en 1986, avec la rénovation lourde qui donnera au stade sa physionomie générale actuelle. Devis de 5,275 mio de francs, (près de 8 mio d'aujourd'hui) qui sera évidemment dépassé. Gradins, tribunes, toiture, cantines, places assises et aménagements divers sont réalisés pour arriver à un stade digne des ambitions du club. Au total, de 1986 à 1996, l'investissement communal s'élève à quelque 8 mio de francs auxquels il faut ajouter la charge d'exploitation. Un financement de 13 mio de francs a été mis à disposition jusqu'en 2020 par la Commune, pour la mise à niveau du stade en accord avec les ambitions européennes du FC Sion.
Extraits de : « Tourbillon, le stade dans la ville » - Bulletin d’information - Ville de Sion - automne 2010 – numéro spécial -».
Pour trouver le stade de Tourbillon, rien de plus simple : situé à l'est de la Ville de Sion, le stade bénéficie d'une sortie d'autoroute à son attention. Des panneaux vous dirigeront vers les parkings les plus proches. Pour les personnes venant de la gare, 15 minutes à pieds suffisent pour rejoindre Tourbillon.
Adresse
Stade de Tourbillon
Rue des Echutes 38
1950 Sion
Sortie Autoroute Sion-Est